Les études portant sur les tendances en matière d’emploi et les données portant sur le revenu des diplômés universitaires révèlent que l’éducation postsecondaire est associée à l’obtention de meilleurs emplois permanents, à de meilleurs salaires, à de plus importantes augmentations de revenu au fil du temps et à une meilleure chance de bénéficier d’avantages sociaux comme les régimes de retraite. Le champ d’études ne semble avoir aucune incidence sur l’obtention de ces avantages. Par exemple, des données de Statistique Canada démontrent que les personnes diplômées en géographie qui travaillent à temps plein gagnent en moyenne plus de 72 000 $ par année, soit un montant comparable au revenu des personnes diplômées en biologie et en science biomédicale. Par ailleurs, des données recueillies en 2022 par la Commission de l’enseignement supérieur des Provinces maritimes indiquent que 91 % des diplômés universitaires de niveau baccalauréat des provinces Maritimes interrogés deux ans après l’obtention de leur diplôme travaillent à temps plein et leur rémunération médiane était de 55 100 $ par année. L’éducation postsecondaire est non seulement directement associée à ces avantages de carrière et financiers, mais aussi à une meilleure satisfaction au travail, à une plus grande propension à l’engagement citoyen et à un mode de vie plus sain.
Bon nombre d’éléments donnent à penser que l’éducation postsecondaire est encore l’outil le plus efficace pour assurer la mobilité socioéconomique ascendante de nos jeunes. Hélas!, le Nouveau-Brunswick compte un taux de diplômés universitaires de 35 %, bien en dessous de la moyenne nationale de 42 %. Qui plus est, ce décalage s’accentue depuis des dizaines d’années au lieu de diminuer. Cette situation est une source de grande préoccupation pour les professeures, professeurs et bibliothécaires du Nouveau-Brunswick, alors qu’elles et ils militent depuis longtemps pour un meilleur accès à l’éducation postsecondaire. Nous savons qu’il existe deux facteurs clés qui améliorent les chances d’obtenir un diplôme universitaire : 1) un des parents de la personne étudiante détient un diplôme universitaire; 2) des frais de scolarité abordables. Manifestement, l’une des solutions les plus efficaces pour inverser la tendance du déficit de diplômation universitaire au Nouveau-Brunswick est de rendre l’université plus abordable afin d’augmenter les inscriptions et la possibilité de persévérer afin de décrocher un diplôme.
Nous exhortons le gouvernement du Nouveau-Brunswick et les universités publiques de la province à aborder les obstacles de l’éducation de front, particulièrement en ce qui a trait aux peuples autochtones. Les appels à l’action du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada sont surtout axés sur le système d’éducation et plus particulièrement sur nos universités, établissements qui doivent jouer un rôle de premier plan dans les mesures de remédiation aux inégalités socioéconomiques profondément ancrées dans notre société dû au traitement défavorable des peuples autochtones du Canada.
Compte tenu de l’efficacité de l’éducation postsecondaire en matière de mobilité socioéconomique, la Fédération des associations de professeures et professeurs d’université du Nouveau-Brunswick revendique l’accessibilité universelle à nos universités publiques. Les universités doivent être un lieu ouvert et entièrement inclusif, et elles doivent fournir les ressources nécessaires pour éliminer les obstacles systémiques sur tous les fronts. Il s’agit là de la plus noble des aspirations pour les établissements postsecondaires dans une société réellement démocratique et égalitaire.
Joignez-vous à la FAPPUNB lors de cette élection provinciale et demandez des universités publiques fortes – un investissement dans l’avenir du Nouveau-Brunswick.